
L'économie bretonne vue par les chefs d'entreprise - 2nd semestre 2020
Chaque semestre, la CCI Bretagne invite les chefs d’entreprise de sa région à s’exprimer sur la santé économique de leur affaire. Si la pandémie mondiale - qui n’a épargné aucun secteur d’activité - impacte les entreprises sur le court et long terme, les dirigeants bretons laissent entrevoir des perspectives plutôt encourageantes au regard de la situation.
Lancée le 8 décembre 2020, l’enquête affiche un indice de confiance en l’avenir dont la note moyenne atteint 5,3 sur 10, soit 0,1 point inférieur au premier semestre. Ce niveau de confiance reflète l’inquiétude et le manque de visibilité des dirigeants. Ils restent en effet sur leur garde malgré les perspectives d’un vaccin annoncé par le Premier Ministre, Jean Castex, au moment de l’enquête, et contrebalancées par la crainte d’un regain de l’épidémie.
Au 2nd semestre 2020, les entreprises bretonnes ont dû s’adapter à la situation
Malgré une persistance négative, la tendance globale est à la remontée des indicateurs, que ce soit pour le chiffre d’affaires ou la rentabilité. Seul le niveau d’investissement fait figure d’exception ; la baisse d’activité et le manque de visibilité conduisent les dirigeants à naviguer à vue et freinent les investissements. L’emploi quant à lui a été sécurisé, et ce en grande partie grâce aux dispositifs d’aides mis en place.
Des perspectives pour le 1er semestre 2021 qui se basent sur une baisse de l’activité et une incertitude forte
Interrogés sur les perspectives d’activité de leurs entreprises, environ un tiers des dirigeants bretons interrogés anticipent une baisse de leur activité pour le début de l’année 2021, c’est 5 points de moins que lors de la précédente mesure. Le fait que le second confinement ait été moins sévère en est probablement l’une des causes…
En revanche, ces perceptions sont à nuancer au regard de l’incertitude persistante sur les évolutions de la crise. En effet, les perspectives demeurent floues : la part de prévision de baisse de l’activité a diminué au profit des « ne se prononce pas ».
Par ailleurs, ce manque de visibilité génère des craintes auprès des dirigeants bretons impactés par la crise notamment en matière financière : 60% d’entre eux redoutent des difficultés de trésorerie dans les 6 prochains mois. Pour près d’un tiers, cela pourrait en même temps freiner les capacités à honorer les dettes fiscales et sociales. L’impact sur leur possibilité à rembourser les Prêts Garantis par l’Etat est prévisible aussi pour 19% des dirigeants d’entreprise concernés : le délai d’un an annoncé le 14 janvier dernier par le Premier Ministre est donc le bienvenu.
On notera enfin que même si l’emploi a été plutôt protégé jusqu’à présent, soutenu par les dispositifs en faveur de son maintien (prise en charge du chômage partiel), la durée de la crise et les diminutions des aides pourraient à court ou moyen terme affaiblir la résistance des entreprises. De ce fait, sur ce volet, 21% des dirigeants impactés par la crise redoutent des difficultés à payer les salaires au cours des 6 prochains mois. L’indicateur sera à surveiller de près lors des prochaines enquêtes, en même temps que les perspectives de sortie de crise et l’évolution des aides de l’Etat.
Pour en savoir plus, consultez les résultats détaillés de l'enquête de conjoncture :